LЕS ROUGON-MACQUART, UN PEU, BEACOUP, PASSIONNÉMENT... À LA FOLIE!

Abstract

Le naturalisme qui a marqué toute la littérature française de la fin du XIXème siècle et qui a influencé bon nombre de romanciers européens est clairement défini par Émile Zola comme une écriture alliant la fiction et la science. Il ne s’ agit plus d’ imaginer le monde tel qu’ on voudrait qu’ il soit, mais de le décrire objectivement tel qu’ il est, avec ses beautés et ses horreurs; loin du héros romantique, le protagoniste naturaliste peut être névrosé, psychotique ou atteint de folie meurtrière.
Souvent lié au positivisme, ce courant est également nourri par les recherches médicales contemporaines sur la physiologie et la psychologie. Le foisonnement des découvertes de Darwin, de Prosper Lucas ou de Claude Bernard qui marque les années 1850, représente une source précieuse pour une littérature qui veut analyser le cerveau humain dans tout ce qu’ il peut parfois avoir de pervers et de retors. Dans les vingt volumes des Rougon-Macquart, la généalogie de cette famille est passée au crible par le romanciers qui étudie chaque personnage de fiction comme un médecin diagnostiquerait un cas clinique; il y analyse minutieusement chaque cas de folie, de délire ou de trouble nerveux afin d’ appliquer au monde romanesque les diverses recherches contemporaines. Le roman devient alors le laboratoire où s’ étudient les causes et les effets de pathologies aussi troublantes que réalistes.